Dans L’Amour de la Révolution ou la Révolution de l’Amour, créé spécialement pour la Maison de la Poésie, à l’occasion de la manifestation « Moscou sur scène» organisée par la Ville de Paris du 15 novembre au 22 décembre 2002, il s’agit de recréer l’atmosphère d’une époque particulièrement riche, foisonnante et mouvementée, tant du point de vue historique que littéraire. C’est aussi l’occasion pour le public de (re)découvrir Alexandre Blok, Vladimir Maïakovsky et Sergueï Essenine.

Une expérience personnelle m’ayant amené à participer à différents spectacles organisés par des groupes poétiques, qui sont innombrables en Russie (où je vis depuis 10 ans), j’ai pu m’imprégner de la musicalité de la langue russe, et surtout profiter de l’aura du poète en Russie, où, comme l’a écrit Evguéni Evtouchenko, « un poète est plus qu’un poète ». Le poète chante à l’âme, l’âme russe, il parle la langue de l’esprit et communique par les gestes, l’intonation et la musique le sens caché du monde.

Dans ce spectacle bilingue, j’espère que je saurai communiquer, donner ce frisson de l’inconnu que l’on éprouve quand sonne une langue qu’on ne comprend pas, mais dont on connaît la musique !

Bruno Niver

Ce spectacle est divisé en 2 parties : avant et après la Révolution.

Ière partie : Blok, Maïakovsky et Essenine sont avant tout des lyriques et les poèmes lus dans la première partie sont consacrés aux Muses, à la Nature…

A travers des témoignages de l’époque, sont évoqués les cénacles littéraires du début du XXème siècle, les querelles de formes et d’idées.

Les romans d’amour qui forment la toile de fond de cette première partie (Maïakovsky/Lili Brik, Blok/Lioubov Mendelïeïéva, Essenine/Isadora Duncan) sont progressivement supplantés par les sujets politiques et sociaux qui occuperont tous les esprits après 1917.

IIème partie : Même si ces trois poètes demeurent des lyriques exaltés pour qui la Révolution représente l’incarnation d’un idéal romantique, même si dans un premier temps, la Révolution apportera à leur création la nouveauté et l’enthousiasme, cette énergie retombe et ils sombrent dans la maladie et la dépression (Blok), l’alcoolisme, Essénine et Maïakovsky finiront même par se suicider.